Avec la reprise de cette Ligue 1 nouvelle génération (nouveau naming, absences de vraies stars, nouveaux contrats audiovisuels et nouveau diffuseur) les patrons de café n’ont pas besoin d’imaginer des animations pour égayer leurs troquets. Les droits TV font suffisamment parler.
Le mirage Labrune à 1 milliard d’euros s’est dissipé et le mal de crâne des consommateurs n’est pas forcément dû à la piquette servie par le patron. Un supporter assidu devra cette saison débourser autour de 80 euros pour se tenir à la page du football européen; un vrai coup derrière la tête.
Pire, DAZN, groupe britannique nouveau diffuseur de la Ligue 1, semble prendre les supporters pour des vaches à lait et des pigeons. À environ une semaine de la reprise, la divulgation des tarifs, des offres et des conditions de diffusions ont laissé rêveurs (et dépités) les amoureux du football en France. Jugez par vous-même : 14,99€ (19,99 sans engagement) pour un match de Ligue 1 par journée sans pouvoir choisir lequel regarder et 29,99€ (39,99 sans engagement) pour huit matchs. Pincez moi je rêve. À ceci il faut par ailleurs ajouter l’abonnement à Bein Sport. Pour ne rien arranger, la couverture médiatique de DAZN pose question, parfois il n’y aura même pas de journaliste sur place et les matchs seront commentés depuis un studio situé à Paris, sans compter qu’il n’y a désormais plus de multiplex.
Vincent Labrune s’est voulu plus malin que tout le monde, il a surtout réussi à se mettre à dos les diffuseurs historiques (Canal+ et Bein Sport) et une grade partie des suiveurs de football en France. Aujourd’hui les consommateurs et les clubs (même si certaines directions ont senti venir les problèmes) sont les dindons de la farce. Beaucoup de supporters n’imaginent même pas s’abonner, préférant les IPTV et les sites de streaming (tous deux combattus par la ligue car illégaux). Il ne reste alors plus que la radio et le système D pour beaucoup.
Iront-ils au bout de leurs idées? Au final, sur le zinc du comptoir, entre deux verres et quelques cacahuètes, il reste le sentiment d’un immense gâchis qui laisse, à l’aube de la saison 2024-25, notre Ligue 1 bien fragile.