Saison 2024-25, J7 Facteurs X Y Z ASSE 3-1 AJA
Pour le compte de la septième journée, les verts ont marqué les esprits. Deux journées après la gifle reçue à Nice et juste après le nul miraculeux mais courageux de Nantes, les Stéphanois affrontaient un concurrent direct pour le maintien : Auxerre. Comme dans toute belle histoire, plusieurs facteurs ont mené les Stéphanois vers la victoire.
Tout d’abord, le facteur X, à savoir l’abnégation et la solidarité, qui sont les valeurs du club, valeurs qui semblent avoir été retrouvées du côté de l’Étrat. Samedi après-midi, les verts, qui depuis l’Allianz Arena n’ont pas sombré dans la catastrophe, ont été à la hauteur ; tout comme le public de Geoffroy-Guichard. Ils ont montré les progrès effectués et se sont illustrés sous un meilleur jour. Depuis Nice, les réunions se sont succédées : entre les joueurs, entre les dirigeants et les membres du staff, entre le club et les supporters. Ce qui aurait pu faire imploser l’ASSE semble avoir (au moins un temps) resserré les liens et créé un semblant d’union sacrée autour de l’idée du maintien.
Ensuite, le facteur Y était à la hauteur. ODL (pour ne pas le nommer) est au chevet de son groupe et sur la pelouse nous avons vu hier, enfin, une équipe de Ligue 1. Ça bosse du côté de l’Étrat et le flegmatique entraîneur stéphanois fait tout pour apporter calme et sérénité, tout en en demandant plus à un groupe qui semble à l’écoute. Cette semaine, les mises en place tactiques ont souvent dépassé les horaires prévus sur le planning. Cela contraste avec les Formule 1 du championnat, qui se perdent dans l’accumulation de stars pas toujours responsables et impliquées.
Un élément a choisi son moment pour sortir de sa boîte. Samedi après-midi, Zuriko Davitashvili a été notre facteur Z. Pour la première fois de sa carrière, il a inscrit un triplé (pour ses premiers buts en Ligue 1 en plus). Le moment était idéalement choisi car, pour une équipe en mal de buts, trouver un buteur efficace, réaliste et spectaculaire est une aubaine. Samedi (un peu comme face à Nantes), les petites histoires se sont toutes bien alignées. Si les verts ont dominé largement (au score) les bourguignons, tout ne fut pas limpide à l’image d’une première mi-temps réussie mais qui aurait pu voir les verts mener plus largement à la pause. Attention, en Ligue 1, le réalisme est indispensable. Sur la deuxième mi-temps, les Auxerrois ont mal aux verts avec les entrées du « Lyonnais » Perrin et du canadien Bair, qui mirent le doute dans les têtes vertes. Le facteur Z était heureusement là, bien aidé par les absences de Jubal et celle (un peu différente) de Léon sur le second but.
Alors oui, Sainté aurait même pu se faire peur, mais les verts ont gagné. À voir la réaction d’ODL sur les buts et au coup de sifflet final, on sent bien la pression. Pour l’instant, tout le monde est à l’unisson. La trêve fera du bien du côté de l’Étrat, avec des verts moins mal au classement. La trêve fera du bien au groupe également car il y a de nombreux blessés, notamment aux niveaux des latéraux. L’ASSE joue sur ses valeurs et le club bénéficie de différents facteurs. Pourvu que cela dure. Allez les verts.
Saison 2024-25, J8 Poires vertes ASSE 0-2 RCL
Samedi soir, dans les travées de Geoffroy-Guichard, on a assisté à une fête du football populaire. L’ASSE et le RC Lens sont deux clubs historiques de notre championnat, qui ont quelques points communs chers à nos cœurs. Tout d’abord, un passé ouvrier et minier, qui se marque par des supporters populaires, exigeants mais fidèles: 1500 supporters lensois ont fait le déplacement. Les ultras et les kop des deux camps auraient espéré davantage et s’étaient entendus dans la semaine pour faire de cette rencontre un duel pacifique en tribune. Ce fut le cas. Souvent quand on s’interroge pour savoir qui sont les meilleurs supporters de France, trois clubs restent en tête : Marseille, Lens et Saint-Étienne. Sur ce que nous avons pu voir dans les tribunes lors de cette huitième journée, cela semble logique. Ce week-end, à Sainté, il n’y a eu aucun affrontement, ni débordement, juste la fête du football.
Après, si l’on s’intéresse à nos verts, on a le sentiment que les têtes étaient déjà à Angers et que, quelque part, on savait par avance que Lens était plus fort. Cela s’est vu sur la première mi-temps, qui fut totalement dominée par les racingmen. Dès la quatrième minute, Khusanov oblige Larsonneur à une belle parade, de nouveau sollicité par Diouf à la huitième. À la quinzième minute, Thomasson fleurte avec le poteau. Frankoswki ouvre alors le score à la vingtième minute. Larsonneur est de nouveau à la parade à la 45’+3 sur une frappe de Khusanov. Entre-temps, contre le cours du jeu, Amougou (45′) était tout proche de l’égalisation.
À trop respecter nos adversaires, à ne vouloir jouer que contre les équipes de notre championnat, on se complique la tâche en laissant trop de points en route. En effet, au vu de la seconde période, il y avait la place d’aller chercher quelque chose pour nos verts. Ce match laisse donc des regrets. La deuxième mi-temps fut en effet plus équilibrée et l’entrée de Boakye fut presque décisive, mais Samba tint la baraque avant que de nouveau, les verts décident de faire des cadeaux pour offrir le second but sur un plateau à Lens.
Alors, peut-être que Lens a simplement géré, mais Sainté doit arrêter de respecter ses adversaires et augmenter son niveau de jeu, son agressivité. On sait bien que l’objectif est le maintien, on sait que l’effectif est limité, mais au vu de la journée d’autres clubs ont du mal à démarrer. Il ne faudrait pas le regretter. Quatorzième ce soir, l’ASSE n’est pas le plus mal embarqué, mais pour éviter d’être la bonne poire (verte) de l’histoire, il faudra tout jouer car le maintien cette saison concernera cinq ou six clubs et se jouera sur des détails, des faits de jeu et l’engagement des joueurs. Pour éviter la compote à Angers, les verts devront se réveiller.
Saison 2024-25, J9 Aux défenseurs anonymes SCO 4-2 ASSE
Parfois, certains signes du destin ne sont pas toujours trompeurs. Cependant, souvent, le destin à Sainté est un rien bringueur. Recruter Yunis Abdelhamid avait tout du coup qui pouvait devenir une bonne pioche: une dernière saison correcte avec Reims, un esprit revanchard, une grande expérience en Ligue 1. Tout laissait à penser que c’était une bonne idée. Sainté double même Brest (européen pourtant) dans ce dossier. Son âge (37 ans) en avait refroidi certains, mais les cas Hilton et Dante servant de jurisprudence (plus de quarante ans tous les deux) laissaient augurer encore quelques belles années à venir dans le chaudron. Les plus avisés d’entre nous s’inquiétaient du profil du joueur, similaire à ceux de nos autres DC, solides mais pas rapides.
Le début de saison donnera raison aux sceptiques et samedi après-midi face à Angers, la tournure de la rencontre restera symbolique. Abdelhamid, capitaine du jour, sortait à la mi-temps, après quarante-cinq premières minutes catastrophiques à l’image de son début de saison. Cependant, là encore le destin est cruel. Batubinsika, son remplaçant, sera fautif sur le troisième (faute et penalty), puis sur le quatrième but angevin (absence et erreur technique). Le destin est également chambreur car la meilleure défense de Ligue 2 de l’an passé, le point fort de l’équipe et la pierre angulaire de l’ASSE lors de la montée, est aujourd’hui son plus gros point faible.
Batubinsika et Nadé combinent et s’entendent mieux, mais hier ils ont plombé l’équipe. Notre Goatier Larsonneur, peu aidé il est vrai, semble dépassé par la Ligue 1 depuis le début de saison. Quant aux latéraux, les titulaires du poste sont toujours absents. On ne sait pas d’ailleurs s’il faut souhaiter leur retour car leurs remplaçants (Pétrot et Appiah) sont au moins au même niveau qu’eux, peut-être même supérieurs dans l’état d’esprit.
La défense de l’ASSE est aux abonnées absentes et ferait bien de se trouver un cercle de parole : les défenseurs anonymes. Après, vous nous direz qu’il est facile de tomber sur cette partie de l’équipe car le milieu n’a pas été à la hauteur non plus. Moueffek, Ekwah et Cafaro, qui doivent être des leaders, ont été totalement dépassés et ils n’ont rien apporté. Si on ajoute à cela les blessures qui plombent le groupe ( Ben Old pour une durée de quatre à six mois…). La période d’octobre rose s’annonce morose pour les verts.
L’éclaircie viendra alors peut-être de devant. Stassin a marqué des points et prouve qu’il a du ballon. Quant à Zuriko, il confirme qu’il est le moteur des verts: deux nouveaux buts et surtout une activité et un engagement qui font de lui (déjà) le leader stéphanois. Samedi, l’ASSE a beaucoup perdu : sa recrue « phare » désavouée avec une sortie prématurée, sa défense qui ne cesse de s’effondrer (seul Montpellier fait pire), son avance sur Angers qui, avec sa victoire, nous a doublés.
À Sainté, en gaga, on dirait que cette équipe est toute biscornue et de guingois (de bric et de broc pour les non-ligériens), tout a l’air à l’envers et de travers. Surtout ODL n’arrive pas à trouver les clés, lui l’ancien arrière finira peut-être par aller discuter lui aussi aux défenseurs anonymes, car il sera le premier fusible à sauter. Hier, il regrettait les cadeaux faits par son équipe à Angers, pas si sûr qu’on lui laisse attendre ses étrennes de Noël pour avoir un groupe à l’endroit. À l’heure actuelle, au vu de l’effectif et des blessés, seul un miracle de papa Tanenbaum semble pouvoir nous priver d’une rechute alcoolisée.