Saison 2024-25, J10 l’arbre qui cache la forêt (plus tout à fait verte)? ASSE 2-0 RCSA
Après le non-match à Lens, la spectaculaire défaite face à Angers (4-2), les verts recevaient une équipe de Strasbourg très joueuse sur ce début de saison, mais toujours pas victorieuse à l’extérieur.
Les Stéphanois barragistes n’ont pas le choix, mais les travées de Geoffroy-Guichard ne respirent pas l’optimisme tant le doute hante le groupe du côté de l’Étrat. Cependant, même si la confiance semble alsacienne en ce début de match, Louis Mouton, de plus en plus présent dans le milieu vert, s’essaye à la 27 minute sur une reprise de volée qu’on aurait aimé voir cadrée. Avec un contre de Strasbourg conclu de peu à côté, par Mara, la première mi-temps s’achève sur un petit zéro à zéro. Heureusement, l’aspect soporifique du match va surtout anesthésier les joueurs du Racing en seconde période. Les verts, par Nadé (51′), buteur suite à une tête de Stassin, puis par Sissoko (78′), bien aidé par le centre de Pétrot, marquent par deux fois. Larsonneur fait le boulot derrière. Ainsi, Sainté s’offre une victoire et un clean-sheet, ce qui, cette saison, n’est pas si courant. Ce match permet donc aux sérieux stéphanois de pousser un gros « ouf » de soulagement avec trois points.
Suite à ce week-end, se posent tout de même de nombreuses questions. Tout d’abord, même si pour le retour de Gasset, Montpellier n’a pas gagné, dans cette confrontation, c’est Le Havre qui prend trois points. Angers s’impose à Monaco, Toulouse fait tomber Reims et Auxerre cartonne Rennes. Bref, les équipes qui pourraient être nos concurrents directs ne traînent pas en chemin ; mieux, certaines sont capables de gagner face à des gros.
Ensuite une question s’impose : cette victoire est-elle le fait d’une équipe verte supérieure ou d’un Strasbourg passé à côté de son sujet? Cela amène à autre chose : Sainté est difficile à suivre et à pronostiquer. On a quand même le sentiment que face à Lens, les joueurs ont trop respecté l’adversaire, se contentant de se dire qu’il fallait tout miser sur le match d’Angers. Hélas, le score n’a guère été satisfaisant du côté de SCO. Si la victoire est belle (et surtout importante pour rester en vie), suite à Strasbourg, on ne sait pas trop où en est l’équipe.
On manque de certitudes, de stabilité, comme si cette victoire était l’arbre qui cachait la forêt, le sapin qui cachait la misère verte. Après, on saura vite ce qu’il en est, car pour le compte de la onzième journée, c’est l’OL qui se profile. Alors relance totale ou déprime intégrale pour nos petits verts?
Saison 2024-25, J11 « Et maintenant qu’allons nous faire? » OL 1-0 ASSE
Désolé pour les plus jeunes d’entre vous, mais pour aujourd’hui (en les adaptant) nous empruntons à Gilbert Becaud quelques mots de ses plus célèbres chansons. En toute transparence, nous ne savons pas si le natif de Toulon aimait le foot et encore moins s’il avait plutôt le cœur gone ou vert.
Quoi qu’il en soit, au soir de cette onzième journée, nous faisons clairement grise mine. Il y a quelques semaines, on a beaucoup entendu parler du Classique avec deux équipes au top du classement (l’OM et le PSG). Selon les journalistes, peut-être pour la première fois depuis longtemps, cette opposition pouvait tourner à l’avantage des Phocéens. Alors, on pourra toujours discuter arbitrage (ou pas car il y avait faute d’Harit), mais l’OM n’a pas existé et le PSG (pas loin d’être ridicule en C1) continue malgré tout d’écraser la Ligue 1.
Alors, désolé, mais le vrai derby, le seul, l’unique : c’est Saint-Étienne Lyon. Comme une finale, ce match ne se joue pas, il se gagne. Mais cette année encore (et depuis dix ans à Lyon), la fin fut malheureuse pour nos verts. Le debrief sera rapide, Lyon a dominé la première mi-temps, marqué logiquement. Mais pour la suite, les verts sont allés au charbon. Larsonneur a tenu bon et même si la victoire n’est pas scandaleuse, les verts auraient pu (auraient dû…si Sissoko…) ramener le nul. On n’enlèvera rien à l’état d’esprit et on veut bien croire à la frustration de tout le groupe, mais, pour la première fois, nous avons l’ombre d’un doute sur ODL.
Attention, il ne s’agit pas ici de lui faire un procès et nous savons très bien (car on le dit depuis le début de saison) que l’effectif stéphanois est calibré pour la Ligue 2. L’entraîneur fait avec ce qu’il a et c’est peu, surtout quand les blessures n’épargnent pas le groupe. Nous n’oublions pas ce que nous lui devons (la montée), mais nous aimerions simplement le voir tenter autre chose.
D’abord Sissoko en pointe pour fatiguer les défenses, puis ensuite Stassin, plus technique, pour finir le boulot entamé par son coéquipier malien. On aimerait bien, pourquoi pas, voir ces deux-là associés, même si le milieu semble avoir besoin d’être ultra renforcé, comme la défense avec Ekwah (qui fait passer un 4-3-3 en 5-2-3).
Pour tout vous dire, on se moque de ce qu’il peut faire de différent, qu’importe tant que ça marche et que ça gagne. Hier soir, après la défaite face au rival, beaucoup d’articles parlaient du mercato hivernal. ODL en demande et l’équipe en a besoin, à condition d’être ambitieux et de taper fort : Udol pourquoi pas, il va falloir trouver des solutions car un milieu du championnat écossais et un attaquant italien prêté par Pise à Bastia, c’est léger. Cela ne va pas suffire.
Alors, perdre le derby ça fait mal, le fait de perdre un à zéro face à une grande armada du championnat (il suffit de comparer les deux équipes sur la feuille de match), quand Textor voulait l’humiliation, ne change rien. Une défaite est une défaite et Sainté n’est pas au niveau de la Ligue 1. Mais est-ce que les dirigeants en ont conscience?
Saison 2024-25, J12 Le bon, les revenants, le rebond et les truands ASSE 1-0 MHSC
Si nous choisissons aujourd’hui un titre aux accents de Western, c’est que tout semblait y faire allusion samedi soir.
L’émotion tout d’abord, avec un vibrant et poignant hommage à un très grand monsieur du club : Rachid Mekhloufi, qui inspira profondément une partie de la génération 76. Le spectacle, ensuite : regards fermés dans ce duel de mal classés où le perdant s’enfoncerait dans la crise, quand le vainqueur ne se donnerait qu’une bouffée d’air. Le scénario enfin d’un match tendu et cadenassé où tous les ingrédients étaient réunis pour se faire un bon Clint Eastwood.
Le bon sera pour Benjamin Bouchouari qui s’installe de plus en plus cette saison. Avec Louis Mouton et Pierre Ekwah, il enchaîne depuis quelques matchs au profit de son compère Moueffek. Son premier but en Ligue 1, marqué en début de seconde période, est un résumé de son match : présent à l’origine de l’action lors de la récupération et décisif. Le jeune Marocain est en train de prendre une nouvelle dimension au milieu.
Face aux revenants Gasset, Khazri et Nordin qui, il faut le dire, font aussi partie de l’histoire verte. Il a d’ailleurs fallu un bon Larso (devant Nordin) et un Wahbi maladroit pour ne pas avoir une joie contraire.
Le rebond est celui de Yunis Abdelhamid. Il faut dire quand ça ne va pas, il faut dire quand ça va. En l’absence de Nadé, le Marocain a été impressionnant. Il faut d’ailleurs saluer sa force mentale car il a été, à juste titre, critiqué pour son début de saison. Son intervention magistrale face à Savannier sur un centre de Nordin est salvatrice. L’héraultais, lui-même, voyait déjà le ballon au fond et admettait qu’il n’y avait pas faute sur lui.
Comme dans tout bon Western, il faut des méchants (des truands), mais il faudra choisir son camp. Certains parleront des verts sauvés (justement) par la VAR, avec deux penaltys annulés. D’autres pourraient s’en prendre aux supporters qui ont jeté des balles de tennis sur la pelouse. Enfin, d’autres s’en prendront davantage aux arbitres. Sainté se donne de l’air à Geoffroy-Guichard, et c’est l’essentiel. Allez les verts!