Voilà, c’est terminé. La Ligue 1 Uber Eats version 2021-2022 vient de s’achever. Il est temps de dresser le bilan d’une saison passionnante et paradoxale.
Car ce cru 2021-2022, celui du post-confinement, se marque par le retour dans les stades, le retour au plaisir du jeu. Mais cela a exacerbé les comportements violents et débiles des supporters: invasions de terrain, jets de projectiles, cages et tribune en feu. Mais ça, basta, on n’en veut plus. Le confinement, les privations auraient du faire revenir notre humanité. Un retour au plaisir des choses simples (ici juste supporter son équipe dans son stade). Au lieu de cela, c’est uns espèce de bestialité sauvage, l’expression d’une frustration contenue qui s’est déversée sur les pelouses de Ligue 1. C’est dommage, car paradoxalement, cette saison fut palpitante en haut, en bas et jusqu’au bout du bout (pour l’Europe et pour le maintien). On ne pourra, par ailleurs, s’empêcher de dire que la Ligue 1 a 20 clubs ce n’est pas si mal en fait, non? On s’éloigne un peu là, bilan Ligue 1 c’est parti.
1) Paris S.G.
La saison du club de la capitale est-elle réussie? Avec le P.S.G., toujours difficile de répondre, tous les objectifs et les attentes sont importants. Le club rejoint Saint-Étienne en haut du palmarès national avec un dixième titre, ce qui n’est pas rien. On peut naturellement penser que ce ne sera sans doute pas le dernier mais les résultats en coupe de France et surtout en Ligue des champions font taches. Le P.S.G. ne peut se satisfaire de deux stops en huitième de finale. En fait ce qui fait aujourd’hui que l’on peut placer la saison de Paris dans le vert, c’est le dénouement final: la prolongation de Mbappé au club. Avec l’espoir, enfin, d’un nouveau départ pour atteindre enfin les Champs Élysées. Assez bien, mais on attend toujours mieux.
2) Marseille
Il se passe toujours quelque chose sur la Canebière. Si les marseillais peuvent remercier Lens qui les aide à se qualifier de justesse pour la C1 (sans passer par les barrages), la saison phocéenne fut pleine avec des hauts (Parcours en C4, retour au plus haut niveau, ambiance à guichets fermé), mais aussi des bas ( regrets en C4, échecs face aux gros en Ligue 1). Leur retour au top est chouette pour le football français, Longoria bosse bien mais il va falloir composer avec des départs importants (Kamara, Saliba, un gardien?) et avec une attente forte. Félicitations du jury, à confirmer.
3) Monaco
Quelle saison!? Il faudrait leur inventer une fable rien que pour eux car ils nous font le coup chaque année. Départ poussif, tensions internes (adieu Kovac, bonjour Clément) puis fin en boulet de canon. Ils ne passent pas loin de la deuxième place donc une saison réussie mais quid de la suite? Ce serait peut-être bien pour la Ligue 1 que Monaco change un peu son modèle économique et sportif, que ce club arrête de vendre ses pépites et décide vraiment de concurrencer le P.S.G., ils en ont les moyens. Le suspense leur dirait merci. Très bien, a développer encore.
4) Rennes
En voilà un club qui doucement mais surement s’installe. Pour une cinquième année consécutive, les bretons se qualifient pour l’Europe. Les structures au sein du club sont aussi solides que le propriétaire, sil il prolonge Génésio, on entendra encore parler de Rennes. Ils ont les moyens de se renforcer tout en gardant leurs meilleurs joueurs. Très bien à poursuivre.
5) Nice
Les cinq premiers de notre championnat auront eu une saison quelque peu chaotique. Nice s’en sort sur le fil grâce à un Delort miracle mais tout cela ne peut occulter l’ambiance générale quelque peu tendue: les débordements contre Marseille, et le « Rivière menteur », l’immonde avec le chant Sala et les échanges tendus supporters entraineur, la relation Galtier-Fournier dans l’impasse. Cependant Nice est en haut du classement et INEOS, s’il le veut, peut construire quelque chose du côté de l’Allianz Rivera. Galtier a du pain sur la planche mais les compétences. Aura-t-il le temps? Bien mais attention au comportement.
6) Strasbourg
63 points, le club alsacien cartonne. On disait que cela travaillait bien à Marseille ou Rennes mais chez nos amis les cigognes , on ne peut que reconnaitre que Keller et Stéphan font de belles choses. Rappelons nous quand même qu’il y a quelques saisons le club était en national. Alors bien sur, il n’y a pas de regret à avoir, les strasbourgeois ont peu être manqué un peu de souffle sur la fin mais quelle saison. Avec une Meinau toujours en fusion. Bravo à eux. Très belle saison à confirmer.
7) Lens
On pourrait faire un copié-collé entre Strasbourg et Lens. La saison des artésiens fut solide. Fofana, Clauss, en attendant l’éclosion de Farinez et les confirmations de Kalimuendo (si il reste) et Perreira prouvent que le club sait recruter malin et efficace. Encore une belle saison à Bollaert mais le problème c’est que cela attire des courtisans et qu’il y aura des départs. Très belle saison, à confirmer.
8) Lyon
Beaucoup de club serait satisfait d’une huitième place. On ne peut cependant pas l’être pour Lyon et les gones (Aulas, Bosz et Lopes en tête) savent bien que la saison est ratée. Au vu du budget, de l’histoire et de l’effectif de ce club, ne pas être terriblement déçu, voir agacés par le classement et la saison en fait est logique. Depuis quelques temps déjà Lyon agit comme un gamin doué, qui a des facultés par rapport à ses camarades mais qui par suffisance, manque d’investissement et d’ego passe à côté. Chaque année on attend le club, on écoute son président dire qu’ils vont concurrencer le P.S.G. et à chaque fois cela ne fonctionne pas. L’OL cherche un second souffle depuis trop longtemps, gare à la chute. Peut mieux faire, attention aux comportements. On attend plus.
9) Nantes
Est-ce qu’un club qui était presque relégué (barragiste contre Toulouse) la saison dernière peut se satisfaire d’une neuvième place, d’une victoire en coupe de France et d’un entraineur pendant toute une année? Évidemment oui. On pourrait presque parler de miracle Kombouaré. Du côté de la Beaujoire, le sourire est revenu et cela fait du bien de voir ce club historique revenir sur le devant de la scène. Il y a presque quelques regrets de ne pas les voir plus haut au vu de certaines performances (face au P.S.G. par exemple). Très satisfaisant, en nette progression.
10) Lille
La saison du Losc est difficilement lisible. Tout le monde s’attandait à une perte de vitesse après le titre 2020-2021. Changement d’entraineur, pertes de joueurs, cadres non remplacés et pour certains en cours de saison (Ikoné, Reinildo, Maignan,..) le domaine de Luchin a connu un lendemain de fête compliqué. Tout ne fut pas à jeter (le parcours en C1) mais l’ensemble a paru s’effriter peu à peu. On ne peut pas dire que Gourvenec fut épaulé à la hauteur de ses idées. Sera-t-il encore là à la rentrée et si oui avec quelle effectif? L’intersaison s’annonce agitée à Lille. Une déception, on s’attendait quand même à mieux.
11) Brest
La onzième place est-elle un place positive? Tout dépend du club et de ses moyens évidemment mais Der Zakarian et nos amis bretons ont réalisés une saison très satisfaisante. Au poste de gardien de but Bizot a impressionné. Ce club se structure positivement à l’image du futur stade. La Bretagne reste décidément une terre de football. Très satisfaisant, une belle promesse pour la saison prochaine.
12) Reims
Pendant quelques saisons Reims a fait l’ascenseur entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Ces dernières années le club exporte bien ses jeunes mais les renouvelle de manière intelligente ce qui prouve bien que Reims travaille efficacement. Ekitike en est la tête d’affiche et permet au club champenois de rester (tranquillement) dans l’élite. Satisfaisant, à poursuivre.
13) Montpellier
Si la saison ne comptait que trente journées on aurait pu envisager des montpelliérains pas loin des places européennes. Sur le papier l’équipe est belle mais les départs conjugués de Laborde et Delort ont fait mal au final. Saison correcte donc mais un peu décevante car en totale perte de vitesse sur les dernières journées. Montpellier sait construire, former et acheter les bons joueurs. Gageons que l’année prochaine sera meilleure. Saison mitigé malgré quelques prouesses, on attend mieux l’an prochain.
14) Angers
Angers avait bien démarré avant de s’effondrer puis de retrouver des couleurs en fin de championnat pour se sauver. Les problèmes de direction ont fini par déboucher sur une vente à un fond d’investissement étasunien. Que faut-il en conclure, Angers suivra-t-il l’exemple (mauvais) de Bordeaux? Le problème est toujours le même pour les clubs du « milieu » de tableau: faut-il rester à cette place ou prendre des risques pour viser plus haut quitte à se brûler les ailes? Réponse au prochain dénouement de la Ligue 1. Attention au poste de gardien et au départ de nombreux cadres. À sa place malgré de belles choses à voir.
15) Troyes
On avait vu les troyens dans le mur avec le limogeage de Battles. Il n’en fut rien. Doucement mais surement, les autres ont su tirer avantage des situations qui se sont présentées à eux. Pas de nom ronflant mais un collectif soudé qui a su déjouer les pièges de la Ligue 1. On ne parle pas souvent de cette équipe mais elle termine quinzième quand même. Bravo à eux. Saison réussie, il faudra confirmer.
16) Lorient
Toujours des saisons compliquées pour les merlus mais également toujours du spectacle en terme de buts (6-2 face à Saint-Étienne, 0-4 face à Strasbourg, 0-5 face à Rennes…). Lorient se sauve malgré tout encore une fois grâce à un recrutement hivernal efficace (Koné) et un choix payant au niveau des gardiens (Dreyer), quelques jeunes pousses du cru (Le Fée, Laurienté). Mais maintenant que peuvent espérer les bretons pour la saison prochaine? Mission accomplie, objectif milieu de tableau…
17) Clermont
Gastien fait du bon travail. On ne donnait pas forcément cher des auvergnats pour leur première en Ligue 1. L’entraineur a plusieurs fois jongler avec ses gardiens sans pour autant trouver la bonne formule mais Clermont est dix-septième et donc sauvé. Bayo a souvent porté son équipe et il ne sera sans doute plus là l’an prochain. Attention au syndrome de la deuxième saison dans l’élite. Bien, à confirmer.
18) Saint-Étienne
Pour les suiveurs de l’A.S.S.E., ce fut une saison en enfer. Le début fut calamiteux, Puel ne parvenant à convaincre personne. Les quelques points arrachés au buzzer ont caché la misère. Le changement d’entraineur et l’arrivée de quelques joueurs (Dupraz, Bernardoni, Sacko) donna de l’espoir pour un temps. Et même le sentiment que le club était tiré d’affaire jusqu’aux matchs retour contre Troyes et Lorient. Ces derniers sonnèrent le glas de la saison. Rappelons que le club est bien malade. Car ne nous y trompons pas, le barrage accroché à dix minutes de la fin face à Nantes, ne tient que du miracle. Pour quel résultat? La défaite face à Auxerre renvoie les stéphanois face à leurs cauchemars. Comment un club comme celui-ci peut -il tomber si bas? Les têtes et les cœurs seront lourds à la reprise et la Ligue 2 ne fera pas de cadeau. Il est temps que certaines personnes partent de Geoffroy Guichard et qu’un vrai projet porte ce club prestigieux. Dans le cas contraire on rejouera une saison encore monuments en périls, mais en Ligue 2 cette fois.
19) Metz
Cette saison est à oublier pour les grenats. Ils ont eu beaucoup de mal à gagner des matchs (six victoires seulement) et la relégation était inévitable. Les performances individuelles et collectives furent médiocre, excepté pour certains joueurs. La saison prochaine en Ligue 2 va s’annoncer difficile: avec un effectif à reconstruire puisque de nombreux joueurs sont sur le départ et une équipe qui va être attendue. Saison ratée, en espérant mieux l’an prochain (en Ligue 2).
20) Bordeaux
Les girondins semblent vivre un cauchemar éveillé. La saison d’un point de vue sportif a été cataclysmique (deux clean sheet cette saison). De plus la rupture est complète avec les supporters. Pour couronner le tout la LFP a provisoirement relégué le club en National 1. Le club va mal et Gérard Lopez (le dirigent) ne semble pas à même de diriger un club. Il a fini de détruire un club historique. Comme pour Metz et Saint-Étienne, cette saison est à oublier et le club est à assainir. Que ce soit en Ligue 2 ou en National, le club va devoir être entièrement restructuré. Attention à l’avertissement de travail.
Voilà, nous sommes arrivés à l’épilogue de cette saison riche en rebondissements et en émotions. Toutes nos pensées accompagnent les supporters de Saint-Étienne, de Metz et de Bordeaux dans cette épreuve, au moment de rédiger ces lignes. Il est dommage pour la Ligue 1 que ces clubs descendent en Ligue 2, mais peut-être est-ce tomber pour mieux remonter? Et bien sûr bienvenu aux promus: Toulouse, Ajaccio et Auxerre; bonne chance pour la saison à venir.